C’est paradoxalement dans son oeuvre finale, qu’alors octogénaire, Hartung parvient à la plus grande amplification du geste, sans pour autant renoncer à des protocoles rigoureux et à une cohérence absolue. Il frappe la toile — selon un processus extrêmement physique — avec des balais de genêt, formant ainsi des éclatements de matière noire sur des fonds éthérés. Ou bien il use avec bonheur du pulvérisateur pour démultiplier le geste sans concession esthétisante, fidèle en cela à sa radicalité originelle. Il transcende ainsi son affaiblissement par la fabrication d’outils projetant des masses de peinture. En jouant alors sur les dilutions, les charges de matière, les choix de couleurs et en conservant l’assurance des tracés, il offre l’expression ultime de l’articulation entre liberté et obsession de justesse qui caractérise toute son oeuvre.
Paradoxically, it is in Hartung’s final work, produced in his eighties, that his gestures are amplified to the greatest degree, however, he does not compromise on rigorous procedure and remains consistent to his complete oeuvre. In a procedure that was very physically demanding, he used natural brooms to strike the canvas, creating bursts of black on ethereal backgrounds. He also used the sprayer to augment his gestures without aestheticizing them, thus remaining faithful to his original unconventionality. He overcame physical weakness by constructing tools that projected masses of paint. By varying the degree of dilution, amount of paint and choice of colour, and by continuing to produce bold lines, he provides the ultimate expression of the reconciliation between freedom and perfectionism that characterises his body of work.