Cela commence un matin au réveil. En s’asseyant sur le bord de son lit, l’auteur ressent une forme d’engourdissement, « le poids d’une journée qui commence ». À partir de cette scène anodine, il réalise un premier croquis. Les ingrédients principaux du travail se mettent en place : le silence, le vide, un personnage. Tout est stylisé, épuré, chaque image résultant d’un agencement savant de plans colorés ajustés avec précision. La gamme des couleurs évolue au gré des images, à la manière d’un changement d’accord dans une composition musicale. Le récit qui faisait tenir ensemble les cases d’une bande dessinée s’est tu. Insensiblement, Mattotti arrive au point de rupture où son œuvre bascule du côté de la peinture.