Gérard Fromanger s’est perdu dans son œuvre. Nous ne verrons plus ce bel artiste qui des amphis de 68 aux plateaux de Beaubourg, de notre fondation à Landerneau jusqu’à sa maison de Sienne, promenait son regard puissant sur tout ce que l’Art et la Politique pouvaient produire d’intéressant.
Fallait savoir lui résister (il aimait ça), lui céder aussi (il attendait cette faiblesse des autres…).
Les plus connus d’entre-nous, Regis Debray ou Serge July, après Foucault, Sartre ou Godard, furent passés au tamis de ce grand moraliste, certains croqués, mais l’esprit de la révolution passait chez lui plus par l’esthétisme que par le sang, qui heureusement pour lui reste une couleur, un filtre… Car s’il avait ses obsessions, et ses postures, Gérard était joueur et sa moue désapprobatrice participait de l’arsenal du séducteur.
J’ai aimé ce flamboyant, ce provocateur, cet amoureux de la palabre, plutôt Don Quichotte que Lénine (il me tuerait du regard pour avoir dit cela ). On avait d’ailleurs commencé par se disputer : E.Leclerc avait acquis, pour une pub, les droits d’affiches qu’il pensait avoir été donnés au Peuple. Avec moi, il découvrait que ses amis artistes révolutionnaires avaient tout de même préparé leur retraite. Rien de tel qu’une joute pour sceller une amitié fidèle.
Pour tout vous dire, il savait donner de l'affection, mais c'était aussi un homme hyper cultivé (toute son oeuvre renvoie à la Grande Histoire), engagé (entre socialisme et utopie) et entrainant. Anna, sa compagne, reste gardienne d’une œuvre remarquable.
L’équipe du Fonds à Landerneau a profondément été marquée par son affectueux parrainage. Nous le saurons présent lors de chaque expo. On est tous fans de Fromanger.
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