Après la Seconde Guerre mondiale, naît dans la peinture française un mouvement baptisé « abstraction lyrique », expression dont Georges Mathieu revendiquera la paternité. Cette appellation a longtemps servi à regrouper, de manière commode, une tendance de la peinture à se couper complètement de la figuration du monde pour se concentrer sur une gestualité libre, souvent énergique et instinctive. On sait qu’il y a, au sein des individualités qui forment ce courant, des techniques et des ambitions très hétérogènes, mais il est vrai qu’elles tendent toutes à une puissance d’affirmation directe de la couleur, de la ligne et de la matière.
After the Second World War, “lyrical abstraction” – an expression that was later to be claimed by Georges Mathieu – was a movement that emerged in French painting. For a long time this label has been used as a convenient umbrella term to cover all artists who completely cut themselves off from the figurative world to focus on a free, often energetic and instinctive, gestural style. Wide-ranging techniques and diverse objectives clearly exist, however, all artists tend towards the effective and direct assertion of colour, line and medium.